Dans les paysages agricoles de Provence, la Chevêche d’Athéna est une petite chouette qui veille discrètement sur l'équilibre de la nature. Ce petit rapace nocturne, joue un rôle clé dans le contrôle des populations d’insectes de petits mammifères (rongeurs), contribuant ainsi à la santé des écosystèmes locaux. Toutefois, cette espèce autrefois répandue connaît aujourd’hui un déclin inquiétant. L’effritement de ses habitats traditionnels, la disparition de ses sites de nidification, la raréfaction de ses proies et l’intensification des pratiques agricoles menacent l’avenir de la Chevêche. Avec une population régionale en fort déclin (baisse de 25% des effectifs au cours des 15 dernières années), la Chevêche d’Athéna figure parmi les espèces menacées et sa conservation doit reposer sur des actions ciblées.
Conscient de la fragilité de cet équilibre, le fonds Ross’Wild soutient financièrement le Plan d’action régional en faveur de la conservation de la Chevêche d’Athéna animé par la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur (copyright photos : Martin Steenhaut-martinsnature.com – LPO PACA).
Afin de mesurer et de mieux comprendre l’impact des facteurs environnementaux sur la Chevêche d’Athéna, un suivi scientifique est réalisé dans le cadre d’un programme de baguage agréé par le Muséum national d’Histoire naturelle ; celui-ci permet notamment d’étudier sur le long terme les principaux paramètres de reproduction de l’espèce à partir de couples suivis en nichoirs
La pose de nichoirs permet de pallier la perte d’habitat et la disparition des cavités de nidification disponibles pour cette espèce du fait d’une urbanisation constante en Provence réalisée le plus souvent au détriment des terres agricoles, de la restauration du vieux bâti (cabanons agricoles principalement) ou encore de la disparition des vieux arbres.
Chaque année le Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage recueille entre 10 et 20 Chevêches. Une fois déposés dans une clinique vétérinaire, il est alors jugé trop tard et trop aléatoire de tenter de replacer ces jeunes oiseaux sur leur site de découverte. Ceux-ci sont donc élevés en captivité jusqu’à l’acquisition de leurs pleines capacités physiques durant un séjour passé dans une volière de rééducation.